« Ida » est hommage à Ida Rubinstein et à toutes les femmes artistes qui ont défendu la liberté d’expression à travers leur art. Inspirée par la vie et l’œuvre d’Ida Rubinstein, cette pièce captivante explore la puissance, la viscéralité et la féminité à travers une fusion envoûtante de danse, de musique et de scénographie.
Ida Rubinstein est née en 1885, sous l’Empire de Russie, dans une famille juive et Orthodoxe extrêmement riche. Orpheline très jeune, Ida a toujours porté un vif intérêt pour les prémices de l’art contemporain au détriment de l’art classique et traditionnel, norme pour la noblesse russe. La danse devient une révélation pour elle après avoir vu Isadora Duncan. Sa gestuelle dérange son entourage, notamment son beau frère lequel, persuadé qu’elle est folle, l’interne dans un hôpital psychiatrique. Au sortir de cette épreuve, elle épouse un homme riche pour lequel elle n’éprouve aucun amour et qu’elle utilise pour regagner sa liberté. Sa beauté atypique intéresse le monde de la danse. Ida débute sa carrière en 1908 avec les Ballets Russes dirigés par Serge Diaghilev. Dans la Danse des septs voiles, elle provoque un scandale et fait réagir l’ensemble de l’Église Orthodoxe en se déshabillant sur scène. Muse de nombreux artistes, elle a interprété différents rôles tels que Salomé d’Oscar Wilde, Shéhérazade de Michel Fokine. Avant gardiste, elle crée par la suite sa propre compagnie qui se produit notamment à l’opéra de Paris. Son héritage lui permet de devenir mécène des plus grands artistes de l’époque. Ainsi en 1928, elle commandite et interprète le Boléro de Maurice Ravel. Elle continue de danser et subventionner des pièces jusqu’au début de la Seconde Guerre Mondiale avant de s’enfuir à Londres. Elle financera alors des centres médicaux à destination de pilotes blessés de guerre. A son retour en France, Ida ne retrouve plus le paysage artistique qui lui appartenait et tombe peu à peu dans l’oubli jusqu’à sa mort en 1960. Le succès de ses œuvres perdure sans reconnaissance en son nom propre.
Chorégraphe : Oscar Hermida
Interprètes : Charlène Pons, Anaïs André, Emma Rouaix et Océane Rosier en alternance avec Maguelonne de Toldi et Anna Beynel